La SEPAQ entend bien prouver que l'équipement de détection du chalet loué par la famille était conforme.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Jean-François Néron
Le Soleil
(Québec) Une famille réclame 28 000 $ à la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) qu'elle tient responsable d'une intoxication au monoxyde de carbone survenue dans un chalet loué à la société d'État.
La fin de semaine du 19 juin 2006 reste marquée dans l'esprit de Gaétan Marcotte comme celle où ses deux frères, son père et lui auraient pu tous mourir. Ce qui devait être une fin de semaine de pêche agréable s'est transformé en visite à l'hôpital.
L'intoxication alléguée est survenue le deuxième soir de leur séjour au chalet du Lac-des-Aulnes dans la réserve faunique de Portneuf.
«Il était 23h. On venait de terminer le souper. Un de nous venait d'aller se coucher parce qu'il ne se sentait pas bien, mais il n'avait pas dit ce qu'il avait. Un autre a dit qu'il avait mal à la tête et des étourdissements. Moi aussi, je me sentais mal. À tous se dire qu'on ne filait pas, ça n'a pas été long qu'on a fait le lien avec une intoxication possible», explique le résidant de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier.
Après avoir ouvert toutes les fenêtres du chalet pour aérer, ils sont sortis à l'extérieur. Ils ont tenté d'appeler les services d'urgence avec leur téléphone portable, mais il n'y avait aucun signal.
Ils se sont ensuite dirigés vers la guérite. Le gardien n'y était pas et il n'y avait aucun téléphone. Ils ont finalement décidé de se rendre à l'hôpital de Saint-Raymond, dans Portneuf. «Le médecin nous a dit que nous avions eu une intoxication au monoxyde de carbone», confirme M. Marcotte. Les symptômes rapportés par le quatuor sont nombreux : étourdissements, maux de tête, nausées, vomissements et même tachycardie et confusion.
La famille poursuit aujourd'hui la SEPAQ parce qu'elle juge avoir droit à une compensation pour les désagréments causés. Le montant de 7000 $ réclamé pour chacun correspond au maximum admissible par personne devant la division des petites créances de la Cour du Québec.
«Ce n'est pas beaucoup lorsque tu calcules tous les inconvénients subis comme la perte d'une partie du voyage et de salaire [personne n'est entré au travail le lundi]. Et c'est sans compter le fait qu'on a réalisé avoir passé proche de mourir.»
M. Marcotte souligne que la SEPAQ n'a jamais admis que le monoxyde de carbone aurait pu être la cause de leurs maux. Une situation qu'il juge choquante. Les quatre demandeurs tenteront de démontrer le contraire aujourd'hui au palais de justice de Québec.
«J'espère que le fait d'en parler publiquement sonnera une cloche chez les gens. Quand vous allez dans un chalet alimenté au gaz propane, il faut toujours vous assurer que le système d'alimentation est en condition et qu'il y a un détecteur de monoxyde de carbone. Ce qui est choquant, c'est qu'on a fait affaires avec un réseau organisé pour ne pas avoir de problème et c'est l'inverse qui s'est produit.»
La SEPAQ entend bien prouver que l'équipement de détection du chalet loué par la famille était conforme.
«Il y a une fiche d'entretien qui prouve que le détecteur de monoxyde fonctionnait avant l'arrivée du groupe Marcotte, déclare Élaine Ayotte, responsable des communications secteur faunique de la SEPAQ. «Une vérification faite après leur départ confirme la même chose. On ne peut spéculer sur le type d'intoxication dont ils ont été victimes, mais ce n'est assurément pas à cause du monoxyde de carbone», conclut-elle.