Julien Cabana Réunis en assemblée régionale, les clubs de motoneigistes du Saguenay–Lac-Saint-Jean ont décidé de fermer leurs sentiers en appui aux agriculteurs de la région.
Cela signifie que les clubs de cette région n’ont pas tenu compte des recommandations de leur fédération (Fédération des clubs de motoneigistes du Québec) qui demandait à ses clubs d’ouvrir les sentiers qu’ils pouvaient, soit ceux situés à l’extérieur des terres agricoles. Lundi dernier, une représentante du ministère des Transports s’est déplacée pour rencontrer les clubs et leur expliquer la position du gouvernement en regard du conflit qui existe avec l’Union des producteurs agricoles (UPA). Elle voulait leur faire changer leur décision, mais ce fut en vain. Ils ont conservé leur position de fermeture de tous les sentiers.
Des exceptions
Même si la position semble unanime, il y a des exceptions. Dans un premier temps, le représentant du club de Chapais s’est abstenu de voter, précisant que son club serait ouvert cet hiver.
L’autre son de cloche discordant par rapport à cette position régionale est venu du club de motoneigistes Caribou-Conscrits, qui entretient les sentiers des Monts-Valin. Lors de l’assemblée régionale, le représentant du club avait expliqué qu’il ne pouvait par prendre de décision dans ce dossier sans en avoir discuté avec son conseil d’administration. La réponse n’a pas tardé à venir de la part des dirigeants du club qui, en conférence de presse, ont annoncé qu’ils ouvraient leurs sentiers. Ils ont dit avoir besoin des argents générés par la vente des cartes de membre qui leur permet de financer leurs activités. Ils ont besoin de ces revenus pour vivre. Présentement, contrairement aux années antérieures, il n’y a que quelques pouces de neige au sol dans les Monts-Valin alors qu’habituellement, les motoneigistes roulent déjà.
À la suite de cette annonce, certains clubs ont décidé de remettre en question leur position de fermeture, de peur de perdre la vente de cartes de membre au profit du club Caribou-Conscrits.
L’inquiétude règne
La situation de blocus qui prévaut présentement commence à avoir des conséquences directes sur les autres intervenants qui gravitent autour du monde de la motoneige.
Dans le Bas-Saint-Laurent, par exemple, des commerçants sont très inquiets parce qu’il n’y a pas de vente ni de réservation dans les hôtels pour la saison de motoneige. Normalement, à ce temps-ci de l’année, les carnets sont garnis. C’est la même situation pour toutes les autres régions où des intervenants vivent de la motoneige en hiver.
De plus, les régions qui disaient ne pas être influencées par le mot d’ordre de blocus national de l’UPA ont commencé à revirer de bord dans certains cas. En Chaudière-Appalaches, l’UPA Mégantic a décidé de fermer les sentiers, ce qui signifie que la région de Thetford sera touchée. En Beauce, l’UPA a aussi fait parvenir une lettre à ses membres leur indiquant que si le ministre Laurent Lessard n’annonce pas de position ferme lors du congrès qui se tiendra à la fin du mois à Québec, il faudra fermer les sentiers.
Jeu 18 Nov - 17:16