MONT-TREMBLANT – Un homme de Saint-Donat veut poursuivre en justice le constructeur de motoneige Polaris, suite à un accident qu’il a subi le 5 février lors d’une excursion organisée par la compagnie.
«Ce sont des essais gratuits pour faire la promotion des nouvelles motoneiges. On était une douzaine au départ, le matin, à La Cuillère à pot», explique Michel Bénard, qui se défend d’être un adepte de vitesse.
«Je me suis mis à la queue du cortège, pour ne pas ralentir les plus jeunes. Ça faisait plus d’une vingtaine d’années que je n’avais pas enfourché une motoneige», précise l’homme de 55 ans.
Tout s’est bien déroulé jusqu’au sommet du Mont des Sennelles où le groupe s’est arrêté pour admirer la vue sur le village de Saint-Donat et le lac Archambault, dans les Laurentides.
Pour une raison inconnue, en redescendant, la motoneige de M. Bénard a dérapé dans une courbe et s’est échouée une quinzaine de pieds hors de la piste. A-t-il appuyé sur l’accélérateur en même temps que le frein? La motoneige a-t-elle touché au rebord de la piste pour ensuite basculer? Le motoneigiste ne se souvient de rien.
«Pendant un instant, j’ai cru que j’étais mort», dit-il. «Ma cagoule et ma visière étaient complètement enfoncées et je ne voyais plus rien. Puis, en me retournant un peu, j’ai aperçu tout près une croix avec des fleurs en plastique. Je me suis demandé si mon nom n’y était pas.» En effet, quelques années auparavant, un guide bien connu à Saint-Donat, Marcel Issa, était décédé au même endroit.
Avec une jambe cassée, une cheville amochée, la main gauche fracturée à plusieurs endroits, des douleurs atroces aux côtes et au cou, il a réussi, à s’accrocher aux branches et à remonter de peine et de misère jusqu’au sentier. Le groupe ne s’est jamais rendu compte de sa disparition. «Heureusement, j’avais un téléphone et j’ai pu parler à ma compagne», dit-il.
Il a fallu deux heures avant l’arrivée des premiers secours, puis deux heures de plus pour que les pompiers volontaires, équipés de VTT et d’une civière, puissent le sortir de là.
«Comment se fait-il que personne ne se soit aperçu de mon absence?» M. Bénard pointe du doigt surtout les responsables de cette petite expédition qui n’avaient ni civière, ni trousse de premiers soins.
Pour ces raisons, Michel Bénard étudie la possibilité de poursuivre Polaris. Le porte-parole québécois de la compagnie, Luc Boivin, a refusé catégoriquement de commenter l’accident.
Le président du Club de motoneige de Saint-Donat, Robert Lalumière, est plus loquace. Pour lui, c’est un incident malheureux et une étrange coïncidence que cet accident soit survenu au même endroit où M. Issa est décédé il y a quelques années.
«Je ne vais pas souvent dans ce secteur, mais je me promets bien d’y retourner, d’ici une semaine, pour examiner la situation. S’il y a des correctifs à apporter, soyez certain que nous allons y voir», déclare Robert Lalumière.
Jeu 24 Fév - 10:47
